Selectionnez une rubrique, un article ou un numéro du GUIDO
On pourrait croire qu’il n’a jamais quitté son village et ses collines arides plantées d’arganiers cruels et intouchables.
Certes, il peint avec une splendide simplicité toutes ces scènes de la vie quotidienne, le souk, la caravane, les chèvres dans les arbres, les faiseuses d’huile, les paysans au travail et tous leurs animaux, mais il peint aussi ce que son imaginaire lui dicte et qu’il ne voit pas ou n ’a peut -être jamais vu, des créatures étranges, des murs de grande ville derrière des tentes, des lutteurs mais est-ce bien des lutteurs ?.
Ici un paysage immense et fleuri, là un lac poissonneux dans une oasis fraîche et paisible, cette étonnante peinture qui ne connaît aucune perspective et qui force le poète à voir la mer dans le ciel, entraînant le spectateur dans un merveilleux voyage à la rencontre d’un monde dur mais chaleureux, où des vieillards édentés ronchonnent sur des ânes impassibles en agitant leurs cannes pour s’assurer le respect des femmes qui travaillent et des enfants qui se moquent.
Babahoum utilise le stylo Bic pour ses dessins et l’aquarelle pour ses couleurs, une aquarelle sombre plus ou moins diluée dont il a le secret, il travaille souvent sur des cartons d’emballages récupérés, sa technique ne lui permet pas d’aller au-delà du plat mais lorsque sa tête « s’envole » et que sa main frémit, ce qui jaillit alors est le plus pur et le plus vivant des trésors de l’art naïf et populaire.
Déchaussez-vous et acceptez humblement l’hospitalité paisible et sans fards de la peinture de Babahoum …..
BABAHOUM est représenté par la galerie DAMGAARD, Essaouira et a exposé au printemps dernier à l’AFME.