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Bleu, vert, jaune, violet ou mauve. Une vraie maison d’artiste dans laquelle pourrait évoluer Frida Khalo, son fantôme plane. Gérald en a d’ailleurs réinterprété, revisité un de ses autoportrait, fleurs, plumes de paons et couleurs.
Ici vit G.V., et navigue des pinceaux à la pâte de carton, le métal ou les pigments naturels, jamais en panne de créativité, d’inventivité et d’envies. Pas d’atelier, des coins qui varient en fonction de la lumière ou du temps. Un bonheur de réaliser, de découvrir. Murs colorés, tissus bariolés se combinent aux tableaux naïfs souiris, une multitude d’objets peuplent l’endroit, plumes roses aux lustres et coussins multicolores. Notre artiste se délecte de tout ce qu’il fait, de tout ce qui l’entoure, de tout ce qui est dans sa mémoire, une réalisation en appelle immédiatement une autre. Sous ses doigts naissent des personnages lunaires, sculptures de métal, la série des « Full moon ».
Ailleurs ses « Lalla » (« femmes » en arabe), femmes-têtes de métal, édentées, souriantes, et séductrices, Lalla zouina (la belle), Lalla ganja (la droguée) et deux autres compagnes. Dans le patio, en cours de finition, ses « Philosophes » bien inspirés, personnages étranges, visages aplatis aux yeux asymétriques et nez camus portant des anneaux, pâte de carton associé à du sable et autre alchimie, sortis tout droit de son inconscient et du fin fonds de l’Afrique, méditatifs, nés d’un geste spontané.
Plus loin encore, des tableaux, bouquet de coquelicots, femmes aux corps torturés issus de l’univers d’Egon Schiele, d’autres à la Bacon ou encore inspirés de l’œuvre d’Oskar Kokoschka.
Fasciné par les Orientalistes ou Camille Claudel, ses passions artistiques sont disparates combinées à un amour immodéré des fleurs et de la nature. Un même esprit se retrouve sur ses différents supports, ce qui l’intéresse est d’expérimenter, de toucher à tout, de mélanger les choses et de brouiller les pistes. Entre modernisme et mémoire plus lointaine, expériences et visions accumulées. Gérald tient à cette maladresse et à cette fraicheur dans ce qu’il produit. Influencé par ces nombreux artistes découverts tout au long de sa vie, mais pas de copie, ses traductions sont très personnelles et évoluent accompagnées par ses désirs.
A partir de 1998 Gérald fait des allers et retour entre la France et Essaouira puis s’installe en résident à Essaouira en 2005. Se souvient avoir toujours pratiqué la peinture ou testé la sculpture il y a fort longtemps, en terre à l’origine. Notre discussion l’amène à ressortir d’une pièce, un homme-sirène de terre cuite et de perles, si semblable dans les traits aux photos d’hommes exposées voici quelques années dans la ville.
Autodidacte pour tout, peinture, photographies pour lesquelles il obtient un prix aux Etats-Unis. Tout l’intéresse, une curiosité inassouvie et boulimique. Peinture, photographies, sculptures de métal ou de carton…une soif de tester, de faire. Inspiration multiple et joyeuse. Ici on ne parle pas de professionnalisme, seul le cœur a droit de cité. Un travail enlevé, vif et spontané, une vraie ferveur l’habite. Dans la « maison du bled » germent les idées, poussent, se développent et murissent. Frida, sa compagne de route l’inspire, muse-fantôme. Un paon se pavane dans le jardin, complète la symphonie colorée du tableau.
Show room dans son salon de coiffure en médina et expositions chez lui avec vernissage. La première s’est déroulée en janvier dernier, la prochaine, plus diverse dans sa production, aura lieu les 20 et 21 septembre 2014 dans sa maison à la campagne, « La maison du bled », Herrarta. Après Ghazoua, 8 km d’Essaouira sur la route d’Agadir, continuer vers Ounagha. Pour accéder à la maison la piste sera fléchée sur votre droite. Un moment convivial, sympathique et artistique à ne rater sous aucun prétexte !
Gérald Valmer,
tel : +212(0)6 61 95 10 86
https://www.facebook.com/gerald.valmer
Affichage avant l’exposition.