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Les paysages côtiers de l’Atlantique offrent une diversité de paysages saisissants : longues plages sauvages de sable fin, lagunes, ports de pêche et villes fortifiées établies par les Portugais aux XVe et XVIe siècles (El-Jadida, Safi, Essaouira ou Agadir), petits villages de pêcheurs, ou encore côtes déchirées comme à Essaouira, aux petites îles qui offraient de nombreux repaires aux pirates.
Vers le Nord et le Sud d’Essaouira, les balades et activités peuvent être multiples et pour tous les goûts : randonnées pédestres, surf, observation de la faune et de la flore…
Tout le littoral, jalonné de points de vue sur l’océan, est propice à la découverte des oiseaux et donne à rêver au coucher du soleil. Pour les amateurs de pleine nature, les paysages qui le bordent sont dominés par l’arganier, cet étonnant petit arbre endémique de la région à découvrir, torturé, et à partir duquel est extraite et fabriquée l’huile d’argan. Le long des côtes, et sur l’arrière très proche d’Essaouira, les dunes en perpétuel mouvement et en recherche de stabilité présentent de multiples variétés de plantes et essences, plantées lors de la stabilisation des dunes.
Les îles Purpuraires, dans la baie d’Essaouira, abritent une réserve ornithologique dans laquelle se réfugient les goélands et les derniers faucons d’Eléonore, dont l’espèce est menacée de disparition. On peut y découvrir les ruines d’une prison et une mosquée construites par le sultan Moulay el-Hassan au XIXe siècle.
A une quinzaine de kilomètres d’Essaouira, à vol de goéland, vers le Sud, s’avance dans l’océan le Cap Sim, union de falaises calcaires, de rochers et de sable qui monte à l’assaut de la pointe, la transforme et l’envahit jour après jour : l’environnement est en mouvance continuelle. En tête de la falaise, les entrelacs des barkhanes dissimulent une forêt clairsemée de thuyas : toute une faune s’est réfugiée là, gerbilles, tortues terrestres, caméléons, scorpions… L’endroit est probablement le plus venté du Maroc. La houle qui déferle, puissante et régulière en fait un lieu très prisé des surfeurs. Pour y accéder, deux possibilités s’offre au randonneur. Prendre la direction de Sidi Kaouki, puis peu avant, prendre la route neuve qui mène à Ouassène, lieu d’implantation du champ d’éoliennes. Du village et par temps clair, la vue est majestueuse sur la plage de Sidi Kaouki et bien au-delà, à l’embouchure de l’oued. Un chemin de mulet mène vers le Cap. Il est possible de s’y rendre en 4 X 4, si une bonne maîtrise du véhicule est assurée, pour cause de dunes mouvantes. L’accès peu également se faire au départ de la ville, à pied par la plage, avec beaucoup de temps devant soi.
Les plages se succèdent, aux bordures que l’on imagine sans fin. Elles se déroulent, l’une après l’autre, faisant parfois place aux falaises et aux récifs. La baie d’Essaouira se prolonge avec celle de sidi Omar. Au milieu de nulle part, des petites baraques de pêcheurs sont posées sur le sable. A marée basse, les mobylettes ou bicyclettes s’y rendent par la plage, spectacle surréaliste.
A l’arrière des forêts de mimosas embaument l’air, les tortues s’y promènent sans inquiétude aucune. Plus loin, en suivant la côte, le Cap Sim, la plage de Tagenza et son petit village de pêcheurs, puis celle de Sidi Kaouki, célèbre pour son marabout, qui, comme surgi des eaux, abrite le tombeau d’un sage guérissant les femmes de la stérilité. L’endroit est particulièrement couru par les véliplanchistes, tout comme Moulay Bouzarktoun, à 27 kilomètres au Nord d’Essaouira sur la route côtière de Safi. Une falaise barre le regard quelques kilomètres plus loin, falaise de calcaire jaune, puis à nouveau l’infini de la mer et du sable, parsemé ça et là de sculptures étranges, bois flottés échoués. Parfois, le promeneur croisera une âme solitaire accompagnée d’un âne ou un chameau. D’Essaouira à Agadir, la liste pourrait être sans fin de tous ces endroits à découvrir (Iftane, Tafelney, Imsouane, Tamri …).
La réserve ornithologique d’Imzi (8 km avant d’arriver à Tamri, à l’embouchure de l’oued qui abrite une immense bananeraie), refuge de l’ibis chauve, apparaît au détour d’un virage de la route montagneuse qui descend vers le Sud, gigantesques dunes de sable blanc, à 50 mètres au dessus du niveau de la mer. Soumises aux assauts du vent impitoyable, les dunes se désagrègent et se débarrassent petit à petit du sable coquillier supérieur qui se réduit en poudre. Du voile de particules en suspension qui les entoure, les gens disent que les dunes « fument ».
D’une beauté sauvage à couper le souffle, le site, protégé, dépend de la réserve de Souss Massa, à 50 kilomètres au sud d’Agadir, autre réserve ornithologique. L’ibis chauve est un gros échassier trapu de 70 cm de haut qui possède un plumage entièrement noir et un long bec courbe de couleur rouge. Comme son nom l’indique, sa tête rouge est dégarnie à l’exception de quelques plumes hirsutes à l’arrière du crane.
La réserve de Souss Massa en abrite un des principaux sites de nidification. Les fins d’après midi des ambiances atlantiques, les dunes entrecroisées ici ou les falaises de rochers ailleurs, se conjuguent merveilleusement avec celle, aride, des paysages de l’arrière pays. Le soleil rougeoyant colore les sables et l’océan en d’infinies nuances. La crête des vagues habillées d’une écharpe d’écume fait, quant à elle, danser la mer. Le littoral est encore vierge de béton d’Essaouira au Cap Ghir et quelques kilomètres au-delà. Les plages sont encore désertes une bonne partie de l’année, somptueuses.