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Un bâtiment intrigue le regard depuis des années dans la ville, à la petite porte de Bab Doukkala au Nord de la médina, sur la droite.
Fréquemment repeint, il change régulièrement de couleur, du jaune au bleu et de rouge au rose, et ses grandes portes laissent voir comptoir de bar, portes de chambres en rez-de-chaussée et en étage.
Etrange endroit, immense garage aménagé, qui ne s’annonce avec aucun panneau extérieur.
Ici tous les habitants le connaissent, café-hôtel le moins cher de la ville, caravansérail ou fondouk des temps modernes. Nul ne peut dire exactement depuis quand il existe. Tous le connaissent depuis toujours. Tout comme dans le fondouk traditionnel des salles servaient d’entrepôts, d’autres d’hôtellerie pour les marchands itinérants.
Souvent le fondouk comprend un ou plusieurs étages dont la disposition est identique à celle du rez-de-chaussée, ce qui est le cas dans cet établissement. Sa fonction n’a que peu changé : il est destiné aux gens de la campagne qui viennent vendre ou acheter des marchandises à Essaouira et propose des petites chambres et des dortoirs ainsi qu’un espace commun et la nuit revient à environ 10 DH.
A l’heure actuelle ce sont les camions ou les autobus qui amènent les gens de la campagne et les déposent à Bab Doukkala. Autrefois, et il n’y a pas si longtemps, la place Kissaria située entre la petite porte de bab Doukkala et la rue Massira, à l’extérieur des remparts, servait de « parking » pour les ânes voire les chameaux ou tout autre animal porteur. Elle est maintenant utilisée à des fins commerciales, vente de tissus, de nattes ou de produits domestiques, charmante placette aux allures de Sud et à l’abri du vent, peinte en rose et jaune.
La place aux grains étant occupée par les cafés c’est maintenant sur la place Kissaria que l’on met le raphia à sécher les jours de teinture en début de semaine.
L’hôtel tient son nom du propriétaire, originaire du pays abdi, région sud-atlantique située au Nord d’Essaouira, dans les environs de Safi et jusqu’au Sud de Doukkala.
La campagne des Abda est fortement céréalière, comme celle des autres plaines atlantiques, avec essentiellement la culture de l’orge, mais l’économie des Abda repose largement sur l’exploitation de l’océan Atlantique, tout comme dans la région d’Essaouira : pêche, traitement du poisson et activités portuaires.
Bien que faisant partie du pays abda, la capitale de la région, Safi est délaissée. Les deux principales agglomérations des Abda sont Jamaat Shaïm, ville de 14 000 habitants ainsi que Sebt Gzoula avec 11 000 habitants.
L’hôtel Aabdi, un endroit typique à aller découvrir. Les personnes qui s’en occupent sont charmantes et répondront à vos questions.