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Dans le dernier numéro du Guido nous évoquions les différents projets que souhaite mener la municipalité dont celui de rénovation urbaine du quartier industriel appelé à devenir une zone d’activité touristique et de sa transformation en quartier résidentiel.
Du temps d’Essaouira la florissante, le quartier industriel était le centre économique de la ville. C’est dans ce quartier que les tanneurs de la célèbre tannerie Jean Carel créaient des vestes, sacs et autres objets en cuir. Juste à côté, les conserveries mettaient en boîte, avec art, les quantités de sardines pêchées par les pêcheurs locaux. Artisanat et industrie s’enchevêtraient, faisant la richesse et la renommée de la cité des Alizés.
Cette effervescence industrielle n’est plus qu’un rêve lointain et la réalité est toute autre. La majorité des usines sont délabrées, 27 unités sont en état de délabrement avancé. A peine deux ou trois conserveries sont encore en activité. Quelques activités se concentrent dans cette partie de la ville : les mécaniciens, les grossistes de bois, d’eau minérales, de gaz, les menuisiers un peu plus loin dans les rues adjacentes.
Tout au fond de la ville la minoterie fonctionne jouxtant le supermarché nouvellement installé dans le quartier dit Scala.
A ce déclin industriel s’ajoute une dégradation avancée de l’espace urbain et des infrastructures de base devenues vétustes, tel le réseau d’assainissement qui est sujet à d’énormes dysfonctionnements, ou les voiries qui ont bien besoin d’une mise à niveau. Sur place, le constat est amer : c’est l’abandon total. L’atmosphère est lourde. La population la plus démunie de la ville vient chercher, dans les décombres des usines, de vieux objets de substitution. D’autres familles, dans une extrême précarité, ont trouvé logis dans les anciennes fabriques. Les autorités ne sont pas indifférentes à cette situation.
Depuis plusieurs années déjà, le vieux quartier industriel fait l’objet de débats au sein des conseils provinciaux et municipaux. Aucune solution intégrée n’avait pu être trouvée, à cause notamment d’un problème de foncier. Mais aujourd’hui, les choses sont en train de bouger… et sérieusement, dit-on!
En effet, l’Agence urbaine est en train de boucler une étude de réhabilitation du quartier industriel. Son objectif général vise une mise à niveau dans sa dimension à la fois urbaine, sociale et économique. « Ce n’est ni une opération de restauration urbaine, ni une opération de réhabilitation, mais plutôt une action globale qui prend en compte les différentes caractéristiques du quartier, son emplacement stratégique dans la ville, ainsi que le rôle qu’il peut jouer dans la valorisation de l’ensemble de la ville d’Essaouira », indique un rapport préliminaire de l’Agence.
L’objectif à long terme serait de transformer ce quartier en un quartier résidentiel. Les fabriques encore en activité seraient donc transférées dans une nouvelle zone industrielle. Une fois ces fabriques transférées, l’enjeu serait de redonner une identité fonctionnelle claire au quartier, d’autant plus qu’il occupe une position stratégique, au pied de la médina et avec des sites riches et des vues sur mer époustouflantes. L’étude prévoit notamment de relier ce quartier au reste de la ville, de développer son potentiel touristique et de projeter une gamme d’habitations qui pourraient recevoir un nombre important d’habitants. Sans oublier la mise en place d’équipements socioculturels pour créer un équilibre au niveau de l’animation et rendre ce quartier attractif.
Une nouvelle zone industrielle? Essaouira aura-t-elle sa nouvelle zone industrielle? De bonne source, l’on a appris qu’un projet serait sur les rails. S’il est encore actuellement à un stade embryonnaire, l’on sait déjà qu’il sera piloté par la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCIS), en collaboration avec la délégation provinciale du Commerce et de l’industrie et avec l’appui des autorités provinciales et municipales. De plus, l’on sait aussi que cette nouvelle zone serait située sur la route de Safi et qu’elle permettra de transférer les usines actuelles d’Essaouira encore en activité, ainsi qu’une partie des activités artisanales.